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Les aventures de Chat Noir

20 décembre 2011

Voyage aux Pays-Bas - 7ème partie : Amsterdam, nous voilà !

Amsterdamstreet

Nous devions arriver à Amsterdam vers 17h, ce qui nous laissait le temps de chercher une auberge de jeunesse.
Sauf qu’à 17h, changement de programme : le train s’arrête à  S'Hertodenbosch et nous devons prendre un bus pour terminer la route. Etant donné qu’une fois encore, l’annonce a été faite en hollandais, nous suivons le mouvement sans savoir si le bus va bien jusqu’à Amsterdam…
Quand on arrive enfin à destination, il est 20h.
Plus moyen de trouver un endroit où dormir : nous décidons donc de dormir … à l’aéroport !

Nous voilà donc sur les banquettes, avec nos valises servant d’étendoir pour les serviettes de toilette.
En face de nous, un clochard a élu domicile.
Nous dormons tant bien que mal avec les barres de fer séparant les sièges en plein milieu du ventre.
A 5h, un garde arrive et nous engueule en hollandais.
Marie se lève, encore dans les vappes. Je lui demande où elle va, aussi endormie qu'elle. Elle me répond qu'ils nous chassent et qu'il va falloir aller crécher ailleurs.
Alors je lui dis "Mais non, ça doit être pour nos pieds sur les sièges".
Bref, on se recouche ; et on se rendort jusqu'au passage du prochain garde..

 12 Le lendemain, nous nous lavons tant bien que mal dans les toilettes de l’aéroport.

Puis nous passons à la recherche d’un endroit où dormir, après avoir mis les bagages à la consigne de l’aéroport pour se déplacer librement.
Nous voici dans le quartier rouge, où on nous propose des trucs pas très catholiques, notamment dans le quartier rouge.
Nous trouvons finalement dans une petite agence, où le mec nous dit qu’il connaît une vieille dame qui loue des chambres en proche banlieue.
N'ayant pas d'autre choix, nous acceptons et il nous demande de payer un acompte d'avance.
Nous allons ensuite récupérer nos bagages à la consigne, et nous voilà parties dans 2,3 bus différents à la recherche de l’adresse, avec nos mains en sang à force de porter ces tonnes de boîtes saupiquet.
On finit par arriver enfin à la bonne adresse, au pied d'une boucherie désaffectée.

On sonne : personne.
On resonne : personne.
Je m’asseois sur ma valise, dépitée : « ça y est, nous voilà encore dans la ***** : le mec nous a escroqué, il n’y a rien ici. »
Alors que nous envisageons la perspective de devoir refaire tout le chemin parcouru avec nos valises, une personne sort de l’immeuble. On lui explique notre cas et il nous dit que la vieille femme est sourde mais qu’elle est bien ici !

Elle nous accueille les bras ouverts dans sa maison, un peu vieillotte, mais PROPRE !!  Ce qui nous change de l’état de la plantation…

Nous voici prêtes pour faire du tourisme !

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19 décembre 2011

Voyage aux Pays-Bas - 6ème partie : le plan d'attaque pour partir

voyage_042
Etant donné que la ferme est située à 3 kms de la gare, il faut bien se résoudre à l’évidence : sans voiture, impossible de parcourir cette distance avec des valises qui pèsent une tonne.
Heureusement, les français de notre container ont une voiture. Eux aussi décidés à partir, ils nous ont proposé de partir avec eux.
Sauf qu’un épisode va nous faire retarder le départ puisque nous nous retrouvons sans papier d’identité pendant quelques jours.

Mardi, alors que nous sommes tous dans notre tri de plans, une personne vient nous chercher et nous demande de la suivre en hollandais. Ne comprenant rien, nous n’avons d’autre choix que de suivre le mouvement.
On nous entasse dans une camionnette datant du début du siècle conduite par la femme du patron.
Crevés par nos journées harassantes, nous nous endormons entre chaque bosse qui nous fait sursauter et toucher le plafond de la camionnette.
Arrivés en ville, on nous demande de descendre pour nous faire entrer dans un bâtiment flambant neuf : la sécurité sociale !
Je vous laisse imaginer la tête des personnes à l’intérieur, voyant arriver une dizaine de personnes couvertes de terre de la tête aux pieds ! Nous laissons même une trace de terre derrière notre passage sur la moquette toute propre.
Puis on nous fait passer un par un dans un bureau pour signer des papiers auxquels nous ne comprenons rien.
On nous demande nos papiers d’identité, qui sont conservés après la signature.
Pendant chaque passage, nous nous endormons tous par terre en attendant notre tour.
Quand arrive le tour de la française de notre container, cela tourne mal : petite, elle a signé 2 fois sur sa carte d’identité et la personne de la sécurité sociale a cru à une falsification d’identité. Elle appelle donc les flics et la fille est emmenée au commissariat pour 2h de questions en hollandais. Finalement, elle s’en sortira après quelques coups de téléphone à l’ambassade.

Mercredi, nous n’avons toujours pas récupéré nos papiers.
Nous commençons à paniquer, et à imaginer ne pas être payés et devoir rester ici jusqu’à la fin de la durée pour laquelle on s’est engagées initialement : 1 mois.

Jeudi, toujours pas trace de nos cartes d’identité et nous commençons à tirer à pile ou face avec Marie celle de nous 2 qui ira affronter le boss…
Nous y allons finalement toutes les deux, lui annonçant notre départ. Il n’est pas plus surpris que ça, puisque tous les français restent ici 1 ou 2 jours et finissent par partir.

Vendredi, on nous donne notre contrat à signer (au moment de partir, vive la légalité !), on nous rend nos papiers, ainsi que notre misérable paie en liquide en échange des petits tickets rouges et verts accumulés pendant la semaine (cela ne fait même pas 100 francs…)
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Nous prenons donc la route dans la voiture des français, direction la gare !
On se dit tous au revoir ; et pour Marie et moi, l’aventure commence !
En effet, après cette malencontreuse aventure,  nous décidons de ne pas rentrer chez nous trop tôt pour s’entendre dire « on vous l’avait bien dit ». De mon côté d’ailleurs, je n’ai prévenu personne de ce plan idyllique en donnant comme nouvelles « Tout va bien » pour n’inquiéter personne.

Nous décidons avec Marie de profiter d’être en Hollande pour faire un peu de tourisme !
Sauf que là encore, les galères nous suivent…

15 décembre 2011

Voyage aux Pays Bas - 5ème partie : un job de rêve...

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Le lendemain, rebelote : lever à l’aube, petit déj de corn flakes et lavage de dents sur le chemin du hangar.
Et nous retrouvons nos contremaîtres adorés, qui s’adressent à nous uniquement en hollandais et qui passent leur journée à passer derrière nous à l’affût de la moindre erreur de tri.

Personnellement, je me suis faite engueulée parce que je mettais dans ma cagette des herbes pas bonnes. Du coup, j’ai adapté mon tri en jetant toutes les herbes qui me semblaient bizarres.. sauf qu'un autre contremaître est passé derrière et m'a engueulé parce que je jetais des herbes bonnes!!!
J'ai failli les tuer !

Afin qu’on n’ait jamais de répit, un contremaître vient toutes les 2h avec son petit tracteur déverser de nouveaux plants à trier.
Nos collègues de travail, qui sont des plus conviviales et serviables, s’arment alors de leurs fourches et ramènent à elles le maximum de plants pour gagner 10 Francs de plus à la fin de la journée. Si on a le malheur d’y avoir les mains, elles partent avec les tris dans la fourche. Et si on s’approche un peu trop de leur tas d’herbes, on se fait hurler dessus.

Quand le contremaître a déversé ses herbes sur notre plan de travail, il lui reste toujours une petite herbe accroché au bras de son engin mécanique.
Il dit alors un truc qui se prononce "allo" et qui veut sûrement dire en hollandais "svp" pour qu'on aille enlever cette petite herbe et la mettre avec les centaines d'autres sur l'établi.
Comme par hasard, quand je suis entrain de travailler consciencieusement, c'est toujours derrière moi que j'entends le "allo" signifiant que je dois m’arrêter en pleine coupe, me retourner et aller lui enlever son herbe pendant que monsieur reste tranquillement assis.
Une fois, ça va. Deux fois, passe encore..
Mais il m'a rapidement tapé sur les nerfs avec son "allo" !! Surtout que le sol est jonché d'herbes et de terre et que ce n’est pas une herbe de plus sur la table qui va changer la face du monde.
Alors j’ai fait semblant de ne pas l'entendre ; il répétait donc bien 3 fois "allo" avant que je ne me décide à y aller ; ou alors à ce qu'une voisine qui était bien plus loin y aille !
Une fois où j'étais particulièrement énervée, je suis allée ramasser son herbe dans sa cagette ; je l'ai fusillé du regard ; et... je l'ai balancé par terre !

Au bout de quelques jours, j’ai carrément pété les plombs.
Nous avons tous ce que l'on appelle notre "plan de travail" c’està-dire une petite planche en bois où nous mettons notre cagette avec nos plants triés ; et une petite coupelle avec le couteau et les élastiques servant à attacher les plants (ce boulot est passionnant…)
Quand il vient déverser sa cargaison, le contremaître nous demande de démonter notre planche de bois pour pouvoir passer avec son tracteur.
Et un jour où je me suis absentée quelques minutes boire un coup, je reviens : le mec avait tout déversé sur mon plan de travail ! Mes plants soigneusement triés disparaissaient sous les plans qu'ils venaient d'apporter ; plus de couteau en vue ; les élastiques par terre..
Bref ! J'ai arraché ma planche de bois, je l'ai balancé par terre en criant qu'ils commençaient vraiment à me faire chier ces hollandais avec leur boulot de merde et leurs plants qui ne sentaient même pas la fraise !
Les polonaises m'ont regardé en se demandant ce qui me prenait...

Quant à la pause déjeuner (30 minutes), elle est idyllique :
Nous essayons d'abord d'enlever la terre de nos mains avec un tuyau d'arrosage, ce qui est peine perdue vue la quantité de terre accumulée. Puis nous mangeons notre boîte de saupiquet sur des tables où les mouches sont a compter par dizaines et où les polonaises et les turques braillent à tel point que l’on ne s’entend plus.
D'ailleurs, saviez-vous que les polonaises crachent par terre en mangeant ? Nous l’avons découvert quand nous avons reçu un mollard à nos pieds entre 2 bouchées de thon…

Le soir, après 1h30 de douche (1h25 de queue car je vous le rappelle, il n’y a que 7 douches pour 200 personnes. Je précise qu’il n’y a aucune séparation entre les douches : la 7ème a donc le plaisir de recevoir toute la crasse des 6 autres…), nous mangions devant le container et rentrions vite avant que les moustiques ne viennent nous dévorer grâce au plan d’eau stagnante situé juste à côté du champ de containers.

Après une semaine de cette vie de rêve, nous n’en pouvions plus et n’avions en tête qu’une idée : partir !
Mais fallait-il encore trouver comment le faire, sans voiture et sans papiers d’identité que le patron nous avait « emprunté »…

13 décembre 2011

Voyage aux Pays Bas - 4ème partie : Quand la cueillette de fraises se transforme en tri de terre cauchemardesque..

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Après la visite guidée, les français nous expliquent donc le job. La cueillette de fraises sous un soleil éclatant ? On oublie.
A défaut de soleil, on travaille dans un hangar gelé. Et les fraises sont remplacées par des plans de fraises couverts de terre qu’il faut trier.
Et ils enchaînent sur le fait qu’ils emploient des mineurs, qu’il y a 170 polonaises et surtout qu’on est payé au rendement et qu’il est impossible de dépasser 12 francs par heure ! (oui, à l’époque, on était encore aux francs).
Gardant une lueur d’optimisme avec Marie, on se dit qu’avec un, peu de chance, notre rendement sera meilleur que celui de nos babas cool car s’ils travaillent aussi vite qu’ils parlent, ce n’est pas étonnant qu’ils ne dépassent pas les 12 francs par heure. (oui, on est infâmes.. !)

Le lendemain matin, le réveil sonne à 5h45, pour être au boulot à 6h.
Bien sûr, pas le temps de déjeuner. En même temps, la perspective de manger dans un endroit plein de crasse en compagnie de vers ne nous enchante guère et on préfère manger des corn flakes sur le chemin nous menant à la salle de travail, ou plutôt le immense hangar qui abrite 200 personnes entrain de travailler comme des fourmis devant des monticules d’herbes et de terre, et qui parlent (ou plutôt crient) polonais ou turc. Nous qui étions venues ici pour améliorer notre anglais, nous voici servies…

Etant donné que je m’attendais à trier des fraises sous un soleil éclatant, je n’ai emmené que des débardeurs et des shorts.. Et dans le hangar, il fait tellement sombre et froid qu'on se serait crus en décembre.
Après qqs explications sur la manière de trier les plants, notre patron nous dit que l'on peut bosser avec des gants ; mais qu'il faut les acheter... en nature !! C’est-à-dire avec une cagette pleine de plants de fraises.
On commence donc à trier ces fichus plants ; sitôt le couteau entre mes doigts, je m’entaille déjà le pouce : je ne vais pas demander combien de cagettes il faut remplir pour avoir droit à un pansement et je me fait un pansement de fortune avec le film transparent entourant les cagettes (noir de terre) : vive l'hygiène..
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Le travail consiste à trier les plants de fraise, à couper les tiges de 2 cm (et pas un de plus parce que sinon, on se fait insulter en hollandais), à les assembler par 10 ; puis à faire des cagettes et aller faire vérifier le tout  au contremaitre. Ce dernier vérifie scrupuleusement le tout et si une tige ne lui convient pas (coupée trop courte ;"mauvaise herbe", enfin bref toutes les excuses ont bonnes) , il nous fait tout recommencer !!
Et quand il valide enfin la cagette, nous repartons avec un ticket rouge ou orange (comme les bons points à l’école) équivalent à 6 ou 12 francs.

A 19h, après une journée de 13h non-stop, nous faisons le bilan de la première journée : nous n’avons jamais été aussi noires (la terre est coriace et ne part pas même après s’être lavée les mains 10 fois), et nous écopons d’un mal de dos impressionnant après avoir travaillé debout aussi longtemps.
Le tout pour … 120 francs !!

 La suite des mésaventures très prochainement… !

 

13 décembre 2011

Voyage aux Pays-bas - 3ème partie : l’arrivée au paradis… ou en enfer ?

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Le long chemin de terre boueux et plein de bosses nous mène à un champ en pleine campagne, avec des containers disposés en cercle.
S’arrête t-il pour faire le tri sélectif dans les containers ? Non, il coupe le moteur…
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Nous voilà arrivées au milieu de nulle part, avec des bonnes femmes cinquantenaires pesant aux alentours de 100 kilos, assises ou plutôt devrais-je dire avachies, entrain de fumer.

Le type nous fait descendre, nous montre 3 jeunes babas cool (les seuls ayant moins de 50 ans) avec coupes de cheveux rastas et nous dit : « Je vous laisse avec eux, ils sont français aussi. »

Les français nous emmènent vers un container et nous disent que c’est là qu’on va .... dormir....!!!
A 6 dans un 9 m² !!!!
3 espèces de lits superposés, enfin si on peut appeler ça des lits… Je qualifierais plutôt ça d’assemblages de pièces de métal qui menacent de s’écrouler au moindre souffle de vent.
Les matelas ? Des espèces de mousse trouées et tâchées qui datent de la guerre 14 : je vous laisse juger :
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Le sol est couvert de terre et c’est à peine si on ose poser nos valises ; et de toute façon c'est tellement petit qu'on a aucune place pour poser quoique ce soit.
(Le noir du sol ne provient pas de la couleur du parquet, mais de la crasse)
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Marie va au bout du container, la bouche ouverte, les yeux ahuris et sort d’un air désespéré : « Je ne dors pas là dedans ce soir moi ! »
On serait bien reparties... sauf que comme on ne pouvait pas porter nos valises sur plus de 10 mètres, on aurait eu du mal à retourner à la gare !!
On se laisse donc guider par nos babas cool qui nous montrent les « infrastructures »…
A commencer par les douches, accessibles par un joli petit escalier :
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A noter qu’il y a 7 douches pour … 200 personnes. Dont 3 chaudes. Je m’en apercevrai le soir même, une fois dans la douche. Je suis donc sortie toute savonnée pour changer de douche et en trouver une chaude.
Ils nous emmènent ensuite voir les cuisines. Les plaques de cuisson sont recouvertes d’une couche de crasse qui empêche de voir la couleur d’origine.
Posée sur une étagère, une tranche de pain qui doit être là depuis des semaines car des vers y ont trouvé refuge.
Après cette visite haute en émotions, ils nous parlent du boulot…

Et au moment où on se disait « on a vu le pire », on s’aperçoit qu’on n’est pas au bout de nos surprises…
Car il n’y a aucune fraise ici, ce n’est pas du tout la saison…

 

 

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12 décembre 2011

A la pêche aux moules...

Quand je me lève ce matin, il pleut des cordes. Je décide donc de mettre mon affreuse paire de bottes en caoutchouc couvertes de poussières et de terre en me disant que la pluie les lavera.
Et pour compenser, je mets une mini-jupe avec un legging.
Je me regarde dans la glace, me disant que j'exagère, mais bon une fois par an, j'ai le droit de faire comme si j'allais à la pêche aux moules à Pigalle.

Au café, entourée de mes collègues, la directrice marketing vient me chercher pour me demander d'intervenir ... en comité de direction.
Je tente desespérément de trouver une excuse, mais elle insiste.
Mes collègues me demandent en riant : Tu veux qu'on te prête une paire de chaussures ?"
Au lieu de ça, je vais au pas de course à mon bureau enfiler un grand pull "cache misère" pour tenter de dissimuler ma mini-jupe Pigalle, mais les bottes, elles, elles sont toujours là. Et à moins d'y aller en chaussettes, aucun moyen d'y échapper..

Je me suis donc pointée devant les 8 directeurs dans la même tenue que si j'étais allée pêcher les moules en Bretagne...
Grand moment de solitude ? En tout cas, une bonne brève de "VDM"....!!

9 décembre 2011

Voyage aux Pays-Bas - 2ème partie : les préparatifs de l’expédition néerlandaise

valise
Ça y est, le grand départ approche !
Les jours précédant l’aventure sont particulièrement chargés puisqu'il a fallu que je commence et boucle mon mémoire... Une semaine de travail intensif jusqu’à 3 ou 4h du matin suivie d’une dernière nuit blanche puisqu’en plus de devoir imprimer mon "œuvre nocturne", il a fallu que je boucle ma valise, remplie de boîtes de saupiquets pour un mois puisque je le rappelle, impossible de se ravitailler sur place dans notre champ de fraises.

J’arrive à l’aéroport chargée d’une valise prête à exploser, d’un autre sac rempli de nourriture et de mon sac de couchage.
Je reste bien évidemment bloquée aux contrôles de douane car les machines se déclenchent irrémédiablement quand je passe entre les 2 portillons. Je finis dans une petite cabine pour être fouillée, où je trouve encore le moyen de faire de l’humour en disant que j'ai mal caché la marijuana (à l'époque, on ne baignait pas encore dans la psychose actuelle).

Arrivées à l’aéroport d’Amsterdam, on se fait remarquer d’entrée puisque nous chargeons nos bagages sur un seul chariot qui n’a pas supporté le choc et qui nous l’a bien fait comprendre sur des tapis roulants en pente. Résultat : nos valises et sacs se sont déversés plusieurs mètres plus bas.
Pays-bas, nous voilà !

Après un train de banlieue qui nous emmène en rase campagne, nous arrivons enfin à la gare de Horst, que l’on nomme instantanément « Trou du cul du monde », passez-moi l’expression.

Puis on appelle le numéro de téléphone portable que nous a donné notre cher employeur.
Il ne répond pas, on laisse un message.
Furtivement, une pensée surgit dans notre esprit que ce monsieur n’existe peut-être pas, l’entreprise non plus, et que nous risquons de nous retrouver dans une situation délicate, pour  ne pas dire désespérée. (autre manière de dire qu’on est carrément dans la ***** et que nos parents pourront se délecter d'un "On vous l'avait bien dit" !!! qu'ils rêvent de dire depuis qu'on leur a annoncé notre plan de cueillette) Mais nous restons optimistes malgré le temps qui passe. 1h… 2h…

Marie fume clope sur clope, et moi, je suis couchée sur ma valise au milieu de notre bordel ambulant de sacs.
valise

Au bout de 2h30, on commence à regarder aux alentours pour un éventuel motel où passer la nuit.
Puis arrive une camionnette. Toutes contentes, on se lève avec le sourire et on lui demande s’il gère une exploitation de fraises.
Il nous répond que pas du tout, il est taxi.
Peu après, débarquent du train 20 bonnes femmes qui nous dévisagent d’un air mauvais et qui semblent avoir des missiles à la place des yeux. Elles montent directement dans le taxi.
20 minutes plus tard, nouvel arrivage.
En fait, on apprendra plus tard qu'elles allaient directement ... en prison !!!

3h30 après l’arrivée de notre train : toujours personne.
Notre optimisme commence à diminuer sérieusement.
4h30 après, arrive une belle voiture avec à l’intérieur .. notre employeur !!!

Un patron qui vient nous chercher en personne ? Quel honneur ! L’état de la voiture laisse présager non pas une ferme mais un hôtel grand luxe !
Nous voila rassurées et ravies ! Enfin pas pour longtemps....

Notre cueillette était censée commencer dans quelques jours, et nous avions prévu de faire quelques jours de tourisme.
Mais notre patron nous annonce qu’il y a tellement de boulot qu'on commence… demain... 6h !!!

Ma foi, tant pis : le type a l'air sympa, la voiture est confortable...
Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... Du moins jusqu’au moment où le type quitte la route secondaire pour emprunter un petit chemin de terre nous menant… en enfer !!

 

8 décembre 2011

Voyage aux Pays-Bas - 1ère partie : Ce qu’on nous avait promis..

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Resituons le contexte : à 21 ans, avec Marie, une amie d’école, nous décidons de faire notre premier voyage « Teli ». Teli, à l’époque, c’est LE meilleur moyen de partir faire un « job d’été sympa à l’étranger ».
Nous furetons les petites annonces et découvrons ce qui nous semble être le job idéal : la cueillette de fraises aux Pays bas !

Voici ce que le patron de cette société de cueillette hollandaise nous promet :
- Le job : de la cueillette de fraises : en plein été, ça nous paraît idéal pour parfaire le bronzage sous un soleil éclatant. Idéal aussi pour atteindre les « 5 fruits et légumes par jour » !
- Le logement : une superbe ferme rénovée que l’on partage avec des étudiants venus du monde entier.
- Le paiement : il se fait au rendement : comme le boulot ne nous fait pas peur, on se voit déjà millionnaires…
- Le seul « hic » : cet endroit de rêve étant légèrement pommé, il nous faut prévoir de la nourriture pour un mois car on n’aura aucun moyen de nous déplacer dans la ville.
Mais est-ce vraiment grave quand on voit le reste, à savoir revenir pleines aux as, bronzées, et après avoir rencontré des étudiants du monde entier ?!

Dit comme ça, ça fait rêver (en tout cas à 21 ans). La réalité sera tout autre…

7 décembre 2011

A quoi ça ressemble, un WE chat noir ?


Histoire de se mettre en jambes, je vous propose le récit d'un we-type "Chat Noir" ou "Poisseo" comme m'appellent mes collègues..

Le We Poisseo commence un vendredi à 17h, où je dois rejoindre des amis vers St Etienne.
Ayant bien evidemment laissé chez moi le papier avec leurs conseils pour arriver chez eux, j'imprime Mappy en 4ème vitesse avant de partir et je prends la route sans avoir fait 2 choses importantes : prendre de l'essence et recharger le portable.

17h15 : Un collègue commercial m'appelle pour nous raconter nos semaines respectives.
17h25 : Je passe à coté d'une bifurcation sur l'autoroute que je suis censée prendre ; mais absorbée par ma conversation, je n,e m'aperçois de rien.
17h35 : J'arrive à Genève.
17h36 : Je me demande ce que je fais à Genève, qui n'est pas du tout sur le chemin mappy... A moins de changer de destination de We pour aller goûter du gruyère suisse..
17h40 : Je fais demi-tour pour retourner à cette fameuse bifurcation.
17h50 : Me voilà sur la bonne direction, toujours au téléphone. C'est au moment où je dis à mon collègue que cette demi-heure de retard va me faire louper l'apéro que j'entends un BIIIIIIIIP annonçant que la batterie de mon téléphone ne va plus durer longtemps.
18h20 : J'arrive à hauteur de Chambéry, des panneaux indiquent un accident. Je me dis qu'il s'agit peut-être d'une autre autoroute que la mienne..
18h25 : Ce n'est pas une autre autoroute : me voilà au milieu d'un bouchon.
Ça me permet de récupérer ma carte bleue qui était entrain de se faire la malle dans la fente entre le compteur kilométrique et le tableau de bord.

Après 20 bonnes minutes de bouchon, je repars pour me retrouver face à une bifurcation avec des panneaux dont AUCUN n'est donné par mappy. Je choisis donc au hasard en pestant contre mappy et manque de provoquer un carambolage en virant le volant en dernière minute.
Alors que des panneaux annoncent un autre accident, j'arrive ensuite à une 2ème bifurcation : Lyon ou Valence.
St Etienne ? Aucune indication.
Je me dis que Lyon n'est pas du tout la bonne route, que j'ai dû me planté à la 1ère bifurcation et que pour éviter de me planter plus, je vais tenter Valence...
2ème erreur...
Je vois défiler des panneaux sur le côté avec plein de petites villes bien sympathiques mais complètement inconnues au bataillon.
A Voiron, après avoir usé encore plus de batterie à appeler mes amis aussi pommés que moi, je commence à légèrement paniquer d'autant plus qu'il n'y a pas de sorties à l'horizon.
Me voilà arrivée à Vienne, où je fais donc demi-tour pour me retrouver en direction de Strasbourg.

J'hésite à ouvrir la bouteille d'apéro que j'amène et décide de tenter quand même d'arriver à bon port en minimisant la casse. L'orchidée que je trimballe étant prête à rendre l'âme en se recevant le chauffage en pleine feuilles, j'appuie légèrement sur la pédale d'accélérateur sans voir que c'est limité à 110km/h..

C'est ainsi que j'arrive non loin de Lyon, où j'étais déjà il y a 1h. Je recommence mes coups de fil de quelques secondes pour avoir assez de batterie jusqu'au bout pour savoir quelle direction prendre quand j'aurai quitter l'autoroute.
Quand enfin j'aperçois le panneau St Etienne, je suis rassurée l'espace de qqs secondes... juste avant qu'un voyant bien familier s'allume : celui de l'essence...
Bien sûr, pas l'ombre d'une station essence à l'horizon...
Plus de batterie de téléphone, et roulement sur la réserve depuis quelques dizaines de kms ; c'est ainsi que j'arrive enfin à bon port avec plus d'une heure de retard, sous des rafales de vent impressionnantes, dont l'une d'elles finit d'achever l'orchidée mais laissant fort heureusement la bouteille de l'apéro intact.

Un we Chat Noir ne s'arrêtant pas en si bon chemin, je passe une belle nuit blanche, grâce à  un vent phénoménal qui tape toute la nuit contre les volets en sifflant.

Après un we sous des trombes d'eau, il est temps de penser au retour.. Mes amis m'annoncent que je risque de prolonger chez eux étant donné que l'autoroute St Etienne/Lyon est coupée pour cause d'inondations.
En effet, on voit à la télé des images de Givors, un village à proximité, complètement sous les eaux. 
Me voici donc dans les petites routes de campagne pour entamer un voyage encore plus long que pour l'aller...

Voilà : vous avez eu un avant-goût d'un we en ma compagnie !
Ceci n'est qu'un amuse-bouche, car qui dit grands voyages dit grandes péripéties ;-)

6 décembre 2011

Petit chat noir

Par quoi commencer ? Il y en a tellement.. D'ailleurs, à l'heure où je vous parle, je crois que je suis entrain de faire une allergie à la séance d'épilation de cet après-midi car mes jambes sont couvertes de boutons..

Je crois que tout a commencé le jour où, gamine, toute de blanc vêtue, je suis tombée dans... une bouse de vache.
Mes parents se sont aperçus très tôt de ma maladresse quand ils ont fait le compte de la vaisselle cassée.

D'ailleurs, je les soupçonne d'avoir voulu se débarasser de moi à plusieurs reprises..
Notamment à la mer où mon père m'avait mise sur sa planche à voile. Jusque là, tout va bien.. Sauf qu'il m'a "malencontreusement" laissée tomber à l'eau, alors que je ne savais pas nager. ça m'a d'ailleurs valu une peur bleue de l'eau pendant de nombreuses années.
Ne s'en tenant pas là, il a récidivé à la neige cette fois-ci. Il s'est peut-être dit qu'il aurait plus de chances de réussir son coup sur un télésiège, où il m'a laissé tomber sous la barre de sécurité au départ du télésiège. J'ai atterri dans le filet.
Je me suis vengée quelques années plus tard, en trouvant le moyen de m'embourber dans la poudreuse sans pouvoir bouger (il a dû remonter toute une pente pour venir me chercher) ou en laissant tomber un bâton ou un gant du télésiège, l'obligeant à aller le chercher au milieu des rochers.

Ayant diagnostiqué une maladresse à la limite de la pathologie, je ne sais pas comment ils ont eu le courage de me faire faire la conduite accompagnée... enfin "ils".. mon père seulement puisque ma mère refusait de me laisser le volant.
Fidèle à moi-même, je leur ai fait connaître quelques sueurs froides... Notamment en vacances sur la route des vacances où, fatiguée d'entendre le même refrain à chaque péage : "Mais tu es à 1 mètre de la machine !! Regarde, tu es obligée de sortir par la fenêtre pour prendre le ticket !" ; "Mais approche-toi nom d'un chien !" : je me suis tellement approchée que je suis carrément montée sur le trottoir de la petite cabine.. Ma mère a frôlé la crise cardiaque à l'arrière, et mon père n'a plus jamais dit que j'étais trop loin du ticket..
Qqs centaines de kilomètres plus loin, à un rond-point, la voiture de devant s'arrête en pleine montée. Refusant de faire un démarrage en côte que je détestais, je suis carrément descendue de voiture pour aller côté passager demander à mon père, ahuri, de prendre le volant.
J'ai quand même eu mon permis depuis :-) Et décoré ma voiture de manière très personnelle, avec un trou à l'arrière, des éraflures sur les côtés et sur le devant. Quant au rétroviseur, il tient avec du scotch...

Depuis, je les enchaîne dans tous les domaines. Ce qui m'a valu très vite le surnom de "Chat Noir" au boulot (Ou "Black Minou" pour les intimes..!) compte-tenu de mes péripéties lors des déplacements. Certains de mes collègues demandent une assurance tous risques avant de partir et même la compagnie de taxis payées par ma boîte avec qui on a l'habitude de se rendre à la gare a pris l'habitude de prévoir un délai supplémentaire "au cas où".

Mes amis ont maintenant pris l'habitude de lire les récits que je fais au retour de mes vacances. Les plus courageux acceptent de m'accompagner... à leurs risques et périls...!

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Les aventures de Chat Noir
  • Mon surnom ? Chat noir. Car il m'arrive toutes sortes de péripéties dès que je pars en déplacement professionnel ou en vacances. Ce blog, c'est le récit de ces aventures, mais pas que.. Humour, et plein d'autres choses.
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